La lune

Je ne viens pas d’une ombre, et pourtant je ne vis que la nuit. J’attends que la cafarde, elle se présente, et je suis au saut du vécu. Je n’ai besoin que de lui plaire, sans me forcer, et d’explorer en ses rayons tous les coins où elle se pose. Car la Lune laisse des traces accrochées à son passage.

Le 28 mars 2024.
C.B.

Seul, en aparté

Je vous jure que je l’ai vu, par toutes les bouches de l’horreur. Je l’ai vu seul, en aparté, si je puis dire. La maison est habitée par d’autres pourtant. Mais je me lève la nuit pour aller boire de la flotte au robico, et le voilà qui m’apparaît, entre les ombres et au silence de sa présence. Je ne crie pas ! Je le regarde, sans me signer, et je le sais qui est en moi, sans que je puisse l’exprimer.

Le 15 mars 2024.
C.B.

Soir

À regarder de loin toutes les lumières du soir
Mon imagination se trouve où s’asseoir,
Invitée par le rêve de tout ce qui se passe,
Comme si elle s’ouvrait là en de nouveaux espaces.

Le 16 février 2024.
C.B.

Les bouffées

Quand je fume la pipe s’évadent mes tourments,
Comme si de la chiffarde j’écrivais mes romans.
Seul drapé en la nuit, je savoure les bouffées,
De celles qui s’évanouissent et produisent leur effet
Sans que je les avale, pour le simple plaisir,
De nuages éphémères, impossibles à saisir.

Le 3 février 2024.
C.B.

Public

Pour moi tout seul comme public, depuis une branche du boulot, il chante aussi puissant qu’il le peut ce rouge-gorge, sa mélodie en solo qui sonne à mes écoutilles de la sorte : «-Celui qui va mourir te salue ! »
Car son concert est de celui qui ne s’inscrit pas en le long terme.

Le 28 janvier 2024.
C.B.

Rien

Je vais vous l’avouer, j’aime les filles du passé,
Celles que je vois en souvenir me caresser
Tout le désir, rien qu’à bouger, en leur histoire,
Rien que pour moi, le long du temps qui m’est miroir.

Le 26 janvier 2024.
C.B.