Blanche

Du plus lointain de ma jeunesse je la remets
Comme si nous nous aimions tous les deux à jamais.
Nous formons un vieux couple par delà les années
Entraîné l’un par l’autre à se bien ramener
Au service de la prose tout au cours de la feuille
Afin de conjurer l’inspiration en deuil.
Je suis allié à Blanche sur le long de mes pages
Par tous mes personnages en un aréopage.
Et quand je suis perdu, elle vient me rechercher
Tout comme un naufragé, collé à son rocher.
Blanche est mon seul fantôme, couché sur le papier,
Où elle se définit au long de douze pieds.

Le 06.05.2020. C.B.

Elle se rêve à la lune

Par un ciel dégagé elle se rêve à la lune
D’une pensée si étendue qu’elle ramène les bruits
Jusqu’à moi, jusqu’à m’emplir aussi de la nuit
A laquelle nous dédions nos visions l’un et l’une.

On songe à ceux qu’ont l’imaginaire à zéro
Et qui pourtant nous sont des âmes de héros.
C’est parmi eux qu’on puise les idées du nouveau
De toute l’inspiration que leur étude nous vaut.

Nous sommes en les cerveaux de ce qui nous est autre,
Nous voyageons au titre de l’imagination
Où à travers les friches nous sommes en progression,
Parcourant de la vie tout ce qui vous est vôtre.

Ma chatte et moi formons un couple en escapade
Sur les fonds de l’ailleurs tous deux en camarades,
Où nous trouvons l’espace pour nous revigorer
Dès que l’occase se presse à nous faire prospérer.

Le 3 août 2019. C.B.

On dirait que les autres ne t’inspirent pas

Moi seul, avec moustache

On ne répond pas à sa muse sur un ton agacé : « – Quoi ?!….  »

Sinon, elle vous renvoie  en vos cordes…. Elle vous coupe les vivres. L’inspiration tombe mahousse au creux du vide.

« – On dirait que les autres ne t’inspirent plus…. ?  » fait-elle sur un petit ton pervers de faiseuse d’horizon. Que lui répondre ? Comment parer ? Je suis en crainte. J’ai été traité de gros sac à vin, et d’outre pleine de rouge par elle, et j’en conçois la plaie béante d’un homme seul. Elle m’abandonne. Mais pas tant que ça à vrai dire. Elle feint… Ce qu’elle veut afin de revenir, c’est le quitus à mon âme. Alors, elle me visite par un beau cauchemar où je me sens inutile, sans avenir, sans connaissance.

Elle s’en vient me consoler pour reconstruire sur la base de mes ruines.

Moralité : saucisson et pinard

Le 29 mai 2017.
C.B.