D’un coin de désespoir ou mon âme se rend
Je me fais un domaine où je suis sur les rangs
Du monde des tristesses de mes contemporains
Qui quoi qu’il se dérobe, j’en connais tout un brin !
Je sais les gisements d’où flambe la misère
Qui fait des abandons de notre âme un désert,
Et suis au rendez-vous de sombres aventures
Où les drames se jouent en plus vrai que nature.
Je vous sais sans ressources, je vous sais sans abri
Contre le flot d’angoisse qui charrie ses débris
Et qui s’accroche à vous pour mieux vous entraîner
Au sein de la débine et des succédanés.
Des paradis perdus arrosés de picole.
Je vous sais en étau entre les deux écoles
Que vous sont la fumette et sa frangine des rues
Adoptées de vos us ainsi que de grands crus.

Le 09.122021. C.B.

Assemblés par le songe

Sans le savoir elle est sa femme, et ce au delà des années perdues. Elle a de lui la tournure claudiquante d’une pauvre chiffe articulée par une tourmente intérieure. Elle ne sait quand elle mourra pour l’aller retrouver. Car il attend qu’elle soit la sienne. Ils sont de ces couples de rencontre assemblés par le songe.

Lui, il est mort, mais pas du souvenir, et elle, l’épouse de Quasimodo, il faut qu’elle gagne ses lettres de noblesse à la misère de ce monde, comme si une oeuvre l’appelait à être sa dame.

Le 29 juin 2020. C.B.