Son âme se cache tout le jour

Quand la lune se cache et que la nuit est veuve
Je cherche après elle un sentiment de preuve
Car je ne puis aller hors de son influence
Comme si elle me coiffait d’un halo de présence.
Je marche par la nuit en des lieux isolés
Que je couvre d’une ombre sous mon pas révélée.
Je suis par les chemins de mon âme le domaine,
Et me trouve là partout où mes sens me mènent.
J’aime de la solitude ce qu’elle m’ouvre de secrets
Tout au long de l’ailleurs où mon histoire se crée.
Je me suis aperçu que la nuit m’espérait
Une fois qu’en son sein à moi tout seul j’errais.
La nuit m’attend, comme si je leur donnais rencard
De là où elle se poste et qu’elle veille au quart.
Je la sais où son âme se cache tout le jour
Préparant le terrain où elle revient toujours.
Car la nuit est porteuse de tout mon univers.
Et elle fait du temps que je passe à travers.
Quand la lune se montre et qu’elle monte en première
C’est à ce moment-là que j’abonde en lumière.

Le 4.03.2021. C.B.

A celle qui sourit quand le charme est tombé

Sans nul reproche, tu peux bien lui dédier ces vers,
Tu ne remettras  pas en cause son univers.
Tu joueras pas sur elle un rôle pour influer
Quand elle décide qu’est venu l’heure de te saluer.

Elle a ses politesses accrochées à ta vie,
Des allées et venues qui s’allongent à l’envi
Sous des airs de caresses qu’elle mitonne en son sein,
Et dont elle use du charme envers toi à dessein.

La camarde te laisse de la place à ton souhait
Où elle tisse pas à pas ce qui te devient vrai
Comme la seule enveloppe qui te soit affection
En un art consommé de toute sa passion.

Tu es marié à elle dès le commencement,
Inclus aux personnages qui peuplent son roman.
Tu peux chercher une fuite ; elle te rattrape au vol,
Elle capte tout de chacun de ses projets d’envol.

Elle te lâche pas même au sommeil de chez Morphée,
Comme si elle ménageait en tes songes ses effets.
Elle t’annonce la fin dont elle te parera.
Tout comme s’il te manquait une tenue d’apparat.

Le 19 août 2019. C.B.

Le marchand de Terres plates

En centre-ville il tient boutique en profondeur,, entre un libraire et une fleuriste, où il propose parmi des sosies de Kennedy, des lunes éteintes, des univers à la peau retournée, une kyrielle de planètes plates, dont la Terre. Tout est aplati sous son joug. Je suis désolée, mais sous cet aspect le globe terraqué ressemble à une merde plate. Et il en raffole, lui et son public, de cette masse roulée comme de la pâte à tarte. Elle porte tel un matricule son poids, et ainsi modifiée la terre plate est déclinée en plat à se raser, culinaire, baroque et autres présentations. Mais le plus beau de ces Terres plates sont qu’elles ressemblent, je vous l’assure, aux montres molles de Salvador Dali. On les dirait aussi tordues en tous les sens.

Le 2 novembre 2018. C.B.