Sans provenance

J’entre en un cimetière tout moussu qui compte parmi ses tombes une ruine de sculpture, que l’on ne reconnaît guère qu’au songe qui en émane et se révèle par une présence de l’ailleurs où le regard se pose. Devant cet homme en pierre taillée je cherche la femme à lui dédiée entre des ombres sans provenance.

Le 30 janvier 2022.
C.B.

Les ondes du Styx

Ce que j’en bois et en boirai de ces eaux noires au fond de mon bol. Les ondes du Styx sont aussi sombres que le café, et j’en absorbe de quoi abreuver le fleuve de mes veines. L’on l’ignore, mais me traverse une Loire de couleur noire de laquelle je suis l’Anjou.

Le 28 janvier 2022.
C.B.

La longue histoire qui me manque

Je rencontre en un autre temps, un autre lieu, une autre approche, une forme dessinée en l’ombre, comme si tirée de son errance elle courait son chemin vers moi. Cette ombre est fraîche au soir, toute sortie de l’oubli où elle se plonge d’ordinaire, et elle ramène à la surface de mes songes la longue histoire qui me manque.

Le 10 janvier 2022.
C.B.

Sans suite

Je la connais de loin ; rien qu’une silhouette ;
Mais il ne s’agit pas d’un miroir aux alouettes.
Je la connais de vue comme une amie de nuit,
Attachée et discrète à tout ce qui s’enfuit.
Elle incarne la déesse de ce qui est sans suite,
De ce qui s’évanouit et dont le temps hérite.

Le 21 janvier 2021.
C.B.