Face à ce qui s’engage

Regardez bien ce que l’on traîne;
L’équivalent d’un roi d’une reine
Sur le pays républicain
Qui ne se forme qu’en étant qu’un…
Regardez ce qui nous gouverne ;
Cet histrion du monde moderne…
Sur la base d’une constitution
Où se perd l’âme de la nation.
Regardez bien ce qui s’enchaîne
À la mesure du poids des chaînes ;
Un pays lié aux décisions
D’un homme seul sur ses positions.
Le monarque élu n’est pas l’âme
Qui pourrait briller de sa flamme
Au cœur du peuple rassemblé
Pas plus qu’il n’est de l’Assemblée
Le membre élu de nos suffrages.
Tout seul face à ce qui s’engage ;
En ce malaise de société
Aux horizons désenchantés.
Il n’est plus notre capitaine
Chargé des destinées lointaines…
Il devient l’ombre d’un roitelet
Sur une monture mal attelée.
Nous constatons : Le roi est nu…
Et si d’aucuns l’appellent Manu,
Il ne s’impose que de lui
Le voyage au bout de la nuit,
Au travers de sombres années
Où nous sommes abandonnés.

Le 1er avril 2023.
C.B.

Marianne

Il passe à la rue une pauvre hère de rien du tout. Camarades ! Camarades… ! C’est la Marianne, qu’on délaisse. C’est la Marianne qu’on abandonne. C’est la madone de la rue… Camarades ! Camarades ! Cette pauvre fille de la rue, c’est la Marianne de notre peuple. Laissons la seule nous courtiser, elle la madone de nos baisers. Camarades… Camarades…, C’est la Marianne de sortie. Et camarades, c’est notre sœur à tous ceux-là, qu’elle nous entraîne !

Le 19. 03. 2023.
C.B.

Morne plaine

Pour moi, Waterloo morne plaine, c’est sur le champ de Tian’anmen. Il se trouve jonché de toutes les ombres de ce peuple devenu la proie des maoïstes et de leurs suiveurs. Je vois les ombres de Tian’anmen hanter les coulisses du collectivisme et se hisser comme âmes en peine sur le tarmac de l’oubli.

Où sont les mannes de Tian’anmen ? En la richesse qui se promène à travers tout mon souvenir.

Le 03 Janvier 2022. C.B.

En compagnie de mon ennui

En compagnie de mon ennui, je suis allé me consoler aux obsèques d’un con célèbre auquel la foule rendait hommage. Les uns les autres citaient son nom comme une marque de qualité du niveau de leur ignorance, car le plus beau en tout cela était leur absence de goût pour la mort.

Il faut marner à un combustible des solitaires pour apprécier de se rendre en aussi semblable société dispensée autour d’un mort. Elle ne sait pas en profiter. Elle l’évacue comme disparu. Alors qu’il sait que je commande à son ailleurs.

Le 27 décembre 2021. C.B.

Deux de la nuit

Arrivés par l’on ne sait où sur le profond d’une nuit précoce, ils vont tous deux par des chemins tracés d’errance, comme si la suite de leur pas marquait d’oubli nombre d’endroits. Ils se retrouvent parmi les morts qui ne sont pas de ce pays. Mais eux se risquent parfois en des lieux où seule mon âme a ses entrées. L’on se rencontre à la dérobe entre les ombres de nos absences, à la façon de ses amants qui ne se peuvent afficher.

Le couple ainsi formé des deux se rend là où les sites accueillent sa solitude de voyageurs qui s’abandonnent et se transportent de place en place. Moi qui sais par où ils s’aventurent, je m’en remets à ne pas les trouver. Car leur fortune réside en somme qu’à ne dépayser les songes.

Le 21 12 2021. C.B.

D’un coin de désespoir ou mon âme se rend
Je me fais un domaine où je suis sur les rangs
Du monde des tristesses de mes contemporains
Qui quoi qu’il se dérobe, j’en connais tout un brin !
Je sais les gisements d’où flambe la misère
Qui fait des abandons de notre âme un désert,
Et suis au rendez-vous de sombres aventures
Où les drames se jouent en plus vrai que nature.
Je vous sais sans ressources, je vous sais sans abri
Contre le flot d’angoisse qui charrie ses débris
Et qui s’accroche à vous pour mieux vous entraîner
Au sein de la débine et des succédanés.
Des paradis perdus arrosés de picole.
Je vous sais en étau entre les deux écoles
Que vous sont la fumette et sa frangine des rues
Adoptées de vos us ainsi que de grands crus.

Le 09.122021. C.B.

Toute une invention

De mes yeux, je l’ai vu, ce roman déborder
Sur la réalité dont il change les idées
C’est ainsi qu’il y a des gens, mais qui l’ignorent
Qui vivent en des fictions; des plus jeunes aux seniors.
Leur vie n’est pas leur vie; c’est toute une invention
Qui va les occuper tout le long d’une action.
Leurs jours sont une action au service de l’espace
Et ils se trouvent là  par où que ça se passe.

Mais de vivre une fiction, quelle est la différence
D’avec ceux qui traversent, de leur jour une errance ?
Camper un personnage est toute une aventure
Qui nous revient à tous, et plus vrai que nature.
Nous sommes dépositaires d’une vie phantasmée
De laquelle nos idées sont là pour l’animer,
Et ça n’est pas le tout que d’un rôle s’emparer,
Encore faut-il pour ça y être préparé.

Le 21 octobre 2021. C.B.

Un songe en manque

Je n’ai même pas le temps d’en rêver qu’elle s’enfuit à toute volée; m’abandonnant à l’impression que je ne puis la contrôler celle qui dépasse jusqu’à la sensation de toute apparition. Ça n’est pas celle qui se suspend en l’air à hauteur de l’étage pour visiter votre mirage, mais l’héroïne d’un songe en manque.

Le 11 octobre 2021. C.B.