Sous le regard de l’ange

Une fois, toute seule, elle apparaît le long des rues,
Elle apparaît, ou bien encore elle apparut.
Tant il semble qu’avec elle tous les temps se mélange,
À fabriquer l’ailleurs sous le regard de l’ange.
Sous le regard de l’ange où se rangent les fantômes
Qu’elle remet comme ses frères, partageant leurs atomes.
Après ma découverte de sa réelle nature,
Je me vois préparé à jouer l’aventure….
Je ne me vis pas seul, tel qu’on y est contraint
Perdu de solitude, et tous les autres contre un.
Je me sens du partage où l’on va à chacun,
Capable de dévoiler, l’histoire des Péloquins.
Je ne me vante pas quand je dis que je puis
De la vie de ses autres me trouver à l’appui.
Grâce à elle, mon fantôme, je peux en raconter
Du fruit de leur passé sans y rien ajouter.

L’aventure de leur âme suffit à mon bonheur,
Et je leur fixe rencard, sans tarder, de bonne heure.
Je les connais de près à ceci qu’ils sont proches,
De ma réalité devenue leur approche.

Le 29 avril 2025.
C.B.

Un repas dinatoire

Je mange sur les ruines un repas de gala,
Aussi bien installé que sur le bord de tombes,
Où jadis l’on faisait avec les morts la bombe.
Je sais qu’on se demande ce que ce p’tit gars-là
Fabrique en de vieilles pierres oubliées de l’histoire,
Mais je nourris mon âme au sommeil des défunts,
Ce qui est un moyen de conjurer la faim.
Je mange sur les ruines un repas dînatoire.

Le 8 avril 2025.
C.B.

Comme

A chaque nuit nouvelle, je cherche après la lune,
Comme si je craignais qu’elle ne se trouve en fuite;
Passagère et légère que je prendrai pour l’une
De ces âmes faciles aux relations sans suite.

Moi, j’exige de sa part, une exclusivité,
Comme si j’étais son homme, auquel elle se réserve.
Je veux qu’elle m’ensorcelle à toute sa clarté,
Et qu’elle éveille en moi le sourire de sa verve.

Le 5 avril 2025.
C.B.

Aux aguets

Cachée en les arbres elle échappe aux hommes
Qui de la forêt perturbent le somme.
Elle reste aux aguets de ce qu’ils préparent,
Elle qui se croit là en un monde à part.
Elle reste aux aguets contre les menées
De toute une chasse en cette journée.
Elle décide alors de tous les semer,
D’un seul tour à elle qui leur en promet.
Elle sort hors des bois, mais croise un lupin;
Ce qui est bien pire que tous les clampins.

Le 17 mars 2025.
C.B.

Le monde des autres

Même en un trou très reculé d’où votre voix ne porte pas, l’on vous entend à l’heure du trépas. Le chant des morts ne se perd pas. Il est l’objet de réception. Le chant des morts est entendu avec cette force qui nous pénètre tout entier, comme si roulait vers nous en la marche de son peuple, le monde des Autres.

Mars 2025.
C.B.

L’eau de Cythère

Un peu d’elle, de la mer, caresse les flancs de ce navire partant de Varna pour s’aventurer jusqu’en Angleterre. Le Demeter vogue sur les abîmes, passe le Bosphore, et se joue même des eaux au large de Cythère. Mais c’est le sang qui étanche la soif de l’un des passagers, embarqués au sein de sa boîte. Nosferatu est du voyage sur les ondes…. Les eaux il empeste, rien que de sa venue, et le sillage le suit jusqu’à bon port. Il reste inscrit à la vague comme le fleuve en la mer.

Le 26 février 2025.
C.B.

L’ombre du revers

Comme ceux d’une femme, il me faut mériter ses rêves, chaque fois qu’elle paraît. Car elle les renouvelle ainsi que le reflet ou la nuit la Terre se mire. Elle gère le dépôt où les songes viennent se lover sur la base du regard. Je ne sais de la Lune que l’ombre du revers.

Le 14 février 2025. C.B.

Un trait de pensée ( l’oiseau )

Ce que je sais de lui, c’est qu’il vient se poser
A des fois différentes, comme un trait de pensée.
Un trait de la pensée de ma chatte défunte,
Qui laisserait une trace, un peu telle une empreinte.
Ce que je sais de lui se traduit en présence,
Échappée de l’ailleurs dont il se fait l’essence.
Il se trouve là pour moi, sans autre commentaire,
Que de favoriser entre nous le mystère.

Le 8 février 2025.
C.B.

Sentes errantes

Parti à l’aventure sur des sentes errantes,
Je n’ai pour tout bagage qu’une ombre désespérante.
Il ne m’en faut pas moins pour me galvaniser,
Et pour me donner goût d’une nuit m’organiser.
Je vais me promener au sein de la nuit noire
Comme si je possédais pour maison un manoir.
Et que de celui-ci je sonde l’éternité,
Avec mes heures dédiées aux vieux murs habités.

Le 4 février 2025.
C.B.

La remueuse

Ici, du parc en pleine nuit. Qui le traverse d’un coup de fuite ? Qui le traverse sans y être ? Mon âme portée par la lune qui allume au creux des ombres les endroits les plus reculés. Qui me transporte sinon elle, sur les chemins privés de pas ? La remueuse de présence joue de son charme et je visite à son gré les miens espaces de la noire.

Le 28 janvier 2025.
C.B.