Avant de les écrire il se passe comme un rêve
Où il faut que la nuit de tous ses points s’achève
En laissant place à l’âme qui se veut productive
Et développe ainsi toutes ses forces actives.
En un mot ou en cent, si la prose est au beau,
Il me faut rameuter de mes phrases le troupeau.
Alors, je lâche mon chien qui va chercher des pistes
Et dès lors cabriole en se croyant artiste.
Les premiers mots du jour sont arrachés au songe;
Pourtant j’ai toujours peur qu’ils se ruinent en mensonges,
Qu’ils se dérobent à moi, au fruit de mes idées,
Et livrent sans saveur une pros’ mal possédée.
Car ce qu’il faut en outre, c’est leur donner un sens,
Quand tout mon caberlot peine à la croissance,
Et c’est quand erre au vide l’objet de mes pensées
Que je dois préparer du text’ la traversée.
Il s’agit en effet d’en être le nautonier
De ces mots hasardés, sans pour autant les nier.
Il me faut les conduire à travers tous les autres,
Sans en oublier un qui ne soit pas des nôtres.
Je suis le responsable de toute ma création,
Dont il me faut d’emblée contrôler la passion,
Et si je tire les mots du profond de mon âme
C’est que je m’y écris ad vitam aeternam.
Le 21. 02. 2021. C.B.