Le large

Soixante-quatre ans il m’a fallu, pour que mon frère
Prenne le large de toute forme de lien avec moi,
Sans que je sache pour quelle raison cette colère
Dont tout m’échappe et se traduit sans nul émoi.

L’on dirait que de son absence il tire vengeance,
Une vengeance triste, accumulée dans le chaos,
Et le désordre de son histoire, en toute urgence,
Comme si de nous il voulait ruiner le duo.

Je reste son frère mais je suis le seul à y croire,
Car lui se perd en un deuil de toute notre vie.
Il disparaît et rompt le sens de tout espoir,
Dépourvu d’âme jusqu’aux sources vives de l’envie.

Le 27 juin 2024.
C.B.

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