Je suis des nuits le locataire

Combien de jours et de journées à calculer ce qui me vient du reste ? Je suis des nuits le locataire. Que n’en puis-je devenir le proprio ? Mais ça ne se peut. Nul ne peut revendiquer la propriété de l’éphémère. Je suis des nuits le locataire et mon loyer se paye en rimes, à condition de les trouver. Je suis des nuits le locataire; je me rassemble pour me taire.

Le 5 mai 2024.
C.B.

Un fantôme de présence

Personne ne croit en mon désespoir, et dois-je le trahir en me suicidant ? Est-ce le seul moyen de prouver qu’il existe ? Suis-je condamné à le retrouver toute ma vie durant accroché à mes basques, comme un fantôme de présence ? Suis-je le captif de sa menace, où va-t-il s’attarder à d’autres œuvres que ma fin ?

Le 23 avril 2024.
C.B.

Idées

Je n’ai plus une idée en tête
Lorsque le vide en moi s’entête.
Je n’ai plus une idée qui vaille
Pour abonder à mon travail.
Je cherche à me mettre debout,
En repensant par le bon bout…
Tout le désordre de mes idées,
Auquel il me faut commander.

Le 20 avril 2024.
C.B.

La Navelle

Vous Angevins avez-vous reçu des nouvelles
De l’une de vous, que l’on appelle « La Navelle » ?
Elle est de vous, la promeneuse, en des endroits
Où pour se trouver il faut être assez adroit…
Des situasses les plus improbables, elle fait son nid
À la hauteur d’où elle gouverne son infini
Si « La Navelle » vous rencontrez, soyez prudents;
Elle est armée, de ce qui crée des accidents.

Le 6 avril 2024.
C.B.

La lune

Je ne viens pas d’une ombre, et pourtant je ne vis que la nuit. J’attends que la cafarde, elle se présente, et je suis au saut du vécu. Je n’ai besoin que de lui plaire, sans me forcer, et d’explorer en ses rayons tous les coins où elle se pose. Car la Lune laisse des traces accrochées à son passage.

Le 28 mars 2024.
C.B.

Seul, en aparté

Je vous jure que je l’ai vu, par toutes les bouches de l’horreur. Je l’ai vu seul, en aparté, si je puis dire. La maison est habitée par d’autres pourtant. Mais je me lève la nuit pour aller boire de la flotte au robico, et le voilà qui m’apparaît, entre les ombres et au silence de sa présence. Je ne crie pas ! Je le regarde, sans me signer, et je le sais qui est en moi, sans que je puisse l’exprimer.

Le 15 mars 2024.
C.B.