Sous les arbres

Je ne pense pas plus loin que vous, seulement je me rallonge jusqu’à atteindre mes néants. Ils sont de ruines et d’ombres sous les arbres, à l’aplomb de pentes boisées où je te cherche, mon oubliée du monde réel.

Le 22 septembre 2025.
C.B.

Rien ne sort de mon âme

Rien ne sort de mon âme devenant le refuge d’un monde jonché d’errances. Je n’ai plus qu’à chercher du côté de l’absence où va ma préférence. Car de l’absence, je suis l’amant des profondeurs de sa mer où je nage à l’abri de ses flots. Et je me peuple alors de tout ce que j’y puis trouver. Je ne me prive pas de rassembler les charmes qui forment les squelettes des monstres invertébrés de la pensée perdue. Je suis de la substance où mon âme s’abîme.

Le 5 septembre 2025.
C.B.

Rien ne me peut

Seul, je me promène en plein Paris, et personne ne peut rien pour moi…. De ce qui fut de mes parents, de mon amour, rien ne me peut ramener au calme d’être. Rien ne parvient à me faire voyager, et de l’ailleurs je ne suis plus. Ça me prendrait partout ce mal, là où l’oubli étend sa chape, y compris là où je ne suis jamais allé, et qui pourtant s’habite de mon absence.

Le 23 août 2025.
C.B.

Souvenance

J’habite à deux pas de mes souvenirs, comme naît un fleuve qui se répand entre les arches ou bien les rives et longe les îles de son cours. Mon âme est une histoire qui se ramasse en un flot qui va de l’errance jusqu’aux roches, arrimées au bord. Je voudrais volontiers vous raconter, mais tout me fuit de ma souvenance à l’arrivée de vous parler. Je n’ai de vie que de l’absence sur moi venue.

Le 20. 08. 2025.
C.B.

Passage

J’attends la lune à son passage devant mes yeux
Comme au rencard que l’on se donne là à nous deux.
J’attends la lune en sa promesse d’un retour
De ses voyages à l’aventure, du ciel autour.
Nous ne vivons que du mystère qui nous unit,
Et de la quête que nous menons de l’infini.

Le 10 août 2025.
C.B.

En vadrouille

À Christophe Guyard.

Lorsque les loups vont en vadrouille,
C’est alors que je me dérouille
Et que la nuit m’accueille en elle
Comme un refuge en éternel.
J’ai tout le temps pour les saluer
Ces compagnons, loin des nuées
Du populaire; ces solitaires,
Eux et moi seuls sur cette terre.

Le 29 juillet 2025.
C.B.

Revenante

Un peu de pluie borde la nuit qui est sans lune
Et rassemble mes idées au fil de l’une
Qui m’apparaît comme je vous vois en le réel,
Sans que je force sur le registre surnaturel.

Ma mère est là à mes côtés, sans qu’elle se cache,
Ma mère est là, me revenant depuis à dache.
Où que je sois, ma mère est là, de toute son âme,
Comme le reflet de sa pensée in éternam.

Juillet 2025
C.B.

Le sang de l’âme

Où que je pose le pas ma tristesse se love, comme si elle logeait là des pans de mon histoire, qui se ramènent à la surface pour me raconter…. Elle me précède sans me presser, tel un fantôme de ma présence…. Ma tristesse se répand comme le sang de l’âme, comme si celui-ci répondait à des réserves inépuisables. Comme s’il me traversait en un Styx dont les sources demeurent insondables.

Le 28 juin 2025.
C.B.

En dehors de l’ailleurs

En ses ruines cachées par un bois, je me promène sans faire de bruit, à la recherche d’une tombe, qui au souvenir livre un abri. Sans disparaître, elle ne serait plus, par le fruit de l’oubli. Il me faut la trouver celle qui se dérobe, comme si la mort voilait son visage. Je suis à la recherche du regard d’une défunte, en dehors de l’ailleurs, où ma souvenance le perd. J’aimerais que revienne le sourire de son âme.

Le 18 mai 2025.
C.B.

Sous le regard de l’ange

Une fois, toute seule, elle apparaît le long des rues,
Elle apparaît, ou bien encore elle apparut.
Tant il semble qu’avec elle tous les temps se mélange,
À fabriquer l’ailleurs sous le regard de l’ange.
Sous le regard de l’ange où se rangent les fantômes
Qu’elle remet comme ses frères, partageant leurs atomes.
Après ma découverte de sa réelle nature,
Je me vois préparé à jouer l’aventure….
Je ne me vis pas seul, tel qu’on y est contraint
Perdu de solitude, et tous les autres contre un.
Je me sens du partage où l’on va à chacun,
Capable de dévoiler, l’histoire des Péloquins.
Je ne me vante pas quand je dis que je puis
De la vie de ses autres me trouver à l’appui.
Grâce à elle, mon fantôme, je peux en raconter
Du fruit de leur passé sans y rien ajouter.

L’aventure de leur âme suffit à mon bonheur,
Et je leur fixe rencard, sans tarder, de bonne heure.
Je les connais de près à ceci qu’ils sont proches,
De ma réalité devenue leur approche.

Le 29 avril 2025.
C.B.