Au devant de rien. Ma vie repose sur le fait d’aller au devant de rien en une époque où l’on veut notre bien à tous. Moi, ce que je me souhaite c’est pas du bien, mais c’est du rien ! Je veux ma part de rien, de ce rien qui me revient. Je sais en mesurer ma quantité de ce rien dont j’ai besoin. Car j’ai besoin de rien, mais ça m’ suffit.
Celui qui laisse filer son rien perd beaucoup de sa niaque. Mon droit à vivre provient du partage de ce rien où chacun pioche. Est-ce j’ai bien à moi ma véritable part de rien, et pas celle d’un autre. Je voudrais comparer nos riens en connaissance de cause. se valent-ils ?
Je trace ma route à partir de rien parce que j’en sais par où me conduire. Cependant, les routes de rien mènent à loin. Comme les chats ont le sommeil pour s’évader, moi j’ai le rien en mes bagages, gage d’oubli. Et il suffit qu’il se dérobe pour que je cherche après son manque.
Le 4 août 2018. C.B.