Je suis en charge d’un fantôme qui hante les travées de mon caberlot avec un charme volé aux songes. Mon imagination croise au large de son absence. Je lui sied de m’accorder visite. Parce qu’elle se refuse à manifester son autre en dehors de moi. Je la sais mienne. Entre les ombres de la nuit elle se déplace de l’une à l’autre jusqu’à la mienne où je l’attends. Et quand nos ombres ne font plus qu’une je suis son double. Je suis le sien là où son âme se propage au refuge de ma seule pensée. Avec elle je me sens en âge d’être un autre. Et j’en profite pour en chausser les bottes et me tirer ailleurs sur ces sentes où elle posait son oubli. Je les ai retrouvées entre des songes venus me rencarder : « — Ta mère y allait. Ta mère y allait. Vas-y à ton tour. Mais aie soin de croiser en dehors de tes pas ce qui est son absence.
Le 9 novembre 2018 C.B.