Au désespoir, je cherche un lieu où délirer
Pour restaurer les ruines de mon âme déchirée,
Car le délire protège des assauts répétés
De la pensée forgée par notre société.
Je ne veux pas en être de ses règles, l’obligé,
Et je cultive à fond l’art de me protéger.
Le délire me défend, mais il me faut un lieu
Où révéler en paix ce qui me rime le mieux.
Mais où se cache-t-il ce coin de mon histoire
Conservé au secret, comme un laboratoire ?
Il se trouve peut-être là où je parle seul
En ces endroits divers où j’y vais de la gueule.
Et tout à coup me vient le son d’un tendre écho
Aussi sonore en moi que trompes de Jéricho.
C’est la voix de ma muse au service du délire
Qui me pousse du calme jusqu’aux confins de l’ire.
C’est la voix du délire qui me tient lieu d’espoir,
Comme si elle me trouvait en un effet miroir.
Le 3 mai 2023.
C.B.