Le crépuscule d’une flamme

Elle s’allume au sein de l’obscurité et la parcourt par tous ses boyaux accessibles; quand aux zones interdites elle s’y fourvoie en courant d’air sans s’éteindre. Nul souffle ne peut l’atteindre hormis celui de la ferveur. mais vient un jour où ses formes battent de l’aile. la flamme se consume en abandon de l’âme.

Le 6.10.2019. C.B.

De me trouver entre les morts, j’ai le loisir en ces visites que je pratique là où l’absence se laisse lire. Un petit coin de rien du tout où ne vont guère que les errants à la recherche des abandons. Je suis de ceux qui glanent là où les autres passent, comme des restes de leur présence, que je fais mienne. Je tisse l’histoire qui se refuse d’ordinaire aux approches non habitées. Je m’oublie là au sein des sombres.

Le 03. 10. 2019. C.B.

A celle qui sourit quand le charme est tombé

Sans nul reproche, tu peux bien lui dédier ces vers,
Tu ne remettras  pas en cause son univers.
Tu joueras pas sur elle un rôle pour influer
Quand elle décide qu’est venu l’heure de te saluer.

Elle a ses politesses accrochées à ta vie,
Des allées et venues qui s’allongent à l’envi
Sous des airs de caresses qu’elle mitonne en son sein,
Et dont elle use du charme envers toi à dessein.

La camarde te laisse de la place à ton souhait
Où elle tisse pas à pas ce qui te devient vrai
Comme la seule enveloppe qui te soit affection
En un art consommé de toute sa passion.

Tu es marié à elle dès le commencement,
Inclus aux personnages qui peuplent son roman.
Tu peux chercher une fuite ; elle te rattrape au vol,
Elle capte tout de chacun de ses projets d’envol.

Elle te lâche pas même au sommeil de chez Morphée,
Comme si elle ménageait en tes songes ses effets.
Elle t’annonce la fin dont elle te parera.
Tout comme s’il te manquait une tenue d’apparat.

Le 19 août 2019. C.B.

Elle se rêve à la lune

Par un ciel dégagé elle se rêve à la lune
D’une pensée si étendue qu’elle ramène les bruits
Jusqu’à moi, jusqu’à m’emplir aussi de la nuit
A laquelle nous dédions nos visions l’un et l’une.

On songe à ceux qu’ont l’imaginaire à zéro
Et qui pourtant nous sont des âmes de héros.
C’est parmi eux qu’on puise les idées du nouveau
De toute l’inspiration que leur étude nous vaut.

Nous sommes en les cerveaux de ce qui nous est autre,
Nous voyageons au titre de l’imagination
Où à travers les friches nous sommes en progression,
Parcourant de la vie tout ce qui vous est vôtre.

Ma chatte et moi formons un couple en escapade
Sur les fonds de l’ailleurs tous deux en camarades,
Où nous trouvons l’espace pour nous revigorer
Dès que l’occase se presse à nous faire prospérer.

Le 3 août 2019. C.B.

Je cherche un coin où être à moi seul au large des autres. Un coin perdu sans influence. L’un de ces coins où se développe ce qui n’est pas. Je cherche un endroit où l’on peut se tremper à l’ombre d’une absence et puiser en cette onde au flot de la camarde. J’aspire à ne pas être afin de garder des réserves à mon secret d’ailleurs.

                                                                                                                                                                                                    Le 21 juin 2019. C.B.

Une fanfare à elle toute seule

Lorsque ma chatte se trouve sur le dos en plein dessus la pelouse avec la queue qui remonte entre les pattes, il ne lui manque qu’un instrument à vent pour constituer une fanfare à elle toute seule. Tout le tabarin vient de ce que je l’écoute mener ses musiciens au seul son de son récital endiablé, encore plus assuré que celui d’une muse. Elle compose au silence, comme Beethoven. Elle souffle en sa queue et elle tire les notes qui vous compose une oeuvre…

Le 10 juin 2019. C.B.

Voleur de rimes

Je connais un voleur de rimes
Qui de nos vers s’offrent des primes
En s’inspirant de nos recherches,
Alors que lui il a pas lerche
À œuvrer plein la nouveauté
Sous ses faux-airs d’homme habité
Par l’objet sacré de sa muse
Avec des sons de cornemuse.
Car y’a des couacs chez ce faiseur,
Un authentique grand phraseur.
Il ne le sait mais je le suis
De toutes les sueurs dont il s’essuie.
J’en garde les perles de ses efforts
Comme le son creux chers aux amphores
Là où expirent ses vers usés
Lorsque les miens sont refusés.

Le 7 juin 2019. C.B.

 

Une vengeance bien sentie

Depuis jadis, les ruines accusent le temps, mais aujourd’hui la nature se venge autrement. Elle cartonne avec les cyclones, les tsunamis, les éruptions, les séïsmes. Elle se venge des blessures à elle commises par une engeance sans retenue. Elle tombe à plat comme des claques mortelles lorsque des maisons s’effondrent, voire des balcons. Elle prend sa revanche contre les humains. Elle leur règle leur compte à l’occase d’un drame bien senti. Et ça n’est que le début d’une lente décomposition contre le nombre.

                                                                                                                                                                                      Le 3 mai 2019. C.B.

Marck Winter

Un moment, j’ai cru que je n’avais plus rien à dire, que le fameux Marck Winter m’avait jeté un sort et qu’il me tenait à sa merci. Mais la muse m’est revenue en douce, avec ce message : « -Marck Winter nous force à l’inspirer, et vous voyez ce que ça donne. Il se croit affublé des habits de la réussite. Sachez qu’il ne sait goûter les fastes de l’anonymat. « 

Le 1er avril 2019. C.B.