Je suis un silence sorti des ruines

      !Je suis un silence sorti de ruines. Une ombre de présence. Je suis partout où ça se passe. Je suis une âme à la parole. Je suis celui que vous savez ne jamais lâcher le crin de sa monture la nuit, pour venir visiter toutes  les sentes oubliées du rêve. Je suis celui qui se dépense en vue de ne pas perdre le lien avec l’autre. Je suis celui qui vous voyage. Je suis celui qui vous rencontre lorsque vous vous croyez seul, et qui ne prend que l’espace d’une ombre. Je suis votre vous, votre autre. Je suis de ceux qui reparaissent pour vous annoncer parmi le monde, une fois que vous êtes mort. Je suis celui qui dépasse la fin, et pour qui les ruines ne sont que le commencement du passé.

Le 21 juin 2017. C.B.

Je me suis rencontré en l’histoire des miens,
Ceux qui ne parlent pas, et pourtant d’où je viens,
Ceux dont l’histoire me reste à travers des photos,
En  l’absence de tout mot, et pourtant mes poteaux.

Mes camarades de classe à travers les années
Tous ceux dont la cause je n’ai pas abandonné,
Me ramènent aux autres et me forment un groupe,
Un peuple qui est à moi avec le vent en poupe !

Le 16 juin 2017. C.B.

Cette Dernière

[one_half padding= »0 20px 0 0″]

le charme d’une union

[/one_half][one_half_last]

Entre toutes mes influences, je possède une statuette qui représente ma muse sous une forme réduite de la vraie. Cette dernière ignore le prodige qui fait que je dispose à volonté de son inspiration. Aussi, je puis dire « nous » en matière de communion.
[/one_half_last]

 Nous, car je ne la quitte  pas d’un iota, quoi qu’en courroux elle me traite de planqué :

Oui, parfait’ment ! Tu es un planqué. Un gros planqué qui se dérobe à ses obligations. Jamais tu m’aides, de crainte de t’user. Je sais pas à quoi tu sers ?! Faut t’embaucher là où on chôme pas, mon pauvre ami !

À tirer d’elle tout mon besoin d’expression, et ce je ne sais quoi qui construit sur les rimes le charme d’une union, je vais pas me fâcher contre elle. En lâche bien senti, œcuménique à souhait autant qu’un Macronien, je recycle même ses attaques. Je ne suis digne que du rebut, que du mépris, que du recul jusqu’à ses ruines. 

Les 10 et 15 juin 2015. C.B.

mais je m’aime bi

Je me courrais pas après dans la rue, mais je m’aime bien. Je m’apprécie pour tout vous dire. Et vous ? Avez-vous une quelconque attirance de vous qui vous fait désirer l’amour de soi ? Je puis vous organiser une petite rencontre à deux sur les ruines de vos illusions. Vous serez pas déçu. Ca s’impose de se regarder ailleurs qu’au fond d’une glace et de s’y voir à nous plaire.

Le 5 juin 2017. C.B.

À bout de vue

[one_half padding= »50px 0 0 0″]

J’aperçois la mer calme, sans moustache

[/one_half][one_half_last]

Il y a de ces fois où le monde se résume en une terrasse, même pas en ruine, avec des rangées de balustres d’entre lesquelles j’aperçois la mer calme bordée au loin de côtes qui se terminent à bout de vue. De là, je songe, accoudé, un verre de rouge en pogne et une pipe au bec parmi les autres de la soirée. Regardez-nous bien nous tous, du large, si vous le pouvez, car je suis le seul qu’on ne voit pas au sein du nombre.

Le 30 mai 2017. C.B

[/one_half_last]

On dirait que les autres ne t’inspirent pas

Moi seul, avec moustache

On ne répond pas à sa muse sur un ton agacé : « – Quoi ?!….  »

Sinon, elle vous renvoie  en vos cordes…. Elle vous coupe les vivres. L’inspiration tombe mahousse au creux du vide.

« – On dirait que les autres ne t’inspirent plus…. ?  » fait-elle sur un petit ton pervers de faiseuse d’horizon. Que lui répondre ? Comment parer ? Je suis en crainte. J’ai été traité de gros sac à vin, et d’outre pleine de rouge par elle, et j’en conçois la plaie béante d’un homme seul. Elle m’abandonne. Mais pas tant que ça à vrai dire. Elle feint… Ce qu’elle veut afin de revenir, c’est le quitus à mon âme. Alors, elle me visite par un beau cauchemar où je me sens inutile, sans avenir, sans connaissance.

Elle s’en vient me consoler pour reconstruire sur la base de mes ruines.

Moralité : saucisson et pinard

Le 29 mai 2017.
C.B.

La tour

Souvent, je vais à la tour dotée d’une grille en défense de sa porte. J’y viens là par les jours où le monde est ennui. J’y passe à l’ombre des heures apaisées, comme si j’y habitais de toute mon histoire. Que ce soit une ruine d’où l’on veille la côte me la fait ressembler à la vigie des mers, la chambre secrète où les grands espaces me viennent visiter.

                                                                                                                                                                   Le 26 mai 2017.

                                                                                                                                                                            C.B.

Quel chant trouver le long des rêves qui m’entraîne à ne pas frémir entre les ombres et les absences de ceux que j’aime ? Où que je sois je pense à vous. Que le décor se modifie ne change rien à cette alliance d’avec ces songes où je vous tiens auprès de moi. Je ne crois pas vous retenir, mais il me reste des ruines de vous où se réfugie la présence de nos échanges.                                                                                                                                                                                                                                      Le 22 mai 2017.  C.B.

Ce charme sans visage

Je ne la vois que de cheveux. C’est un portrait en devenir, tout en profil, mais de ce charme sans visage, de ce retrait qui est de ruines au regard de l’approche. Une toute autre à la rue qui se dérobe. Elle en emmène de ce moment qui la suivra sans qu’elle en sache, accrochées aux ailes de l’oubli.

                                                                                                                                                                                                                                     Les 11 et 12 mai, La Rochelle

 C.B.