Cette Dernière

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le charme d’une union

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Entre toutes mes influences, je possède une statuette qui représente ma muse sous une forme réduite de la vraie. Cette dernière ignore le prodige qui fait que je dispose à volonté de son inspiration. Aussi, je puis dire « nous » en matière de communion.
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 Nous, car je ne la quitte  pas d’un iota, quoi qu’en courroux elle me traite de planqué :

Oui, parfait’ment ! Tu es un planqué. Un gros planqué qui se dérobe à ses obligations. Jamais tu m’aides, de crainte de t’user. Je sais pas à quoi tu sers ?! Faut t’embaucher là où on chôme pas, mon pauvre ami !

À tirer d’elle tout mon besoin d’expression, et ce je ne sais quoi qui construit sur les rimes le charme d’une union, je vais pas me fâcher contre elle. En lâche bien senti, œcuménique à souhait autant qu’un Macronien, je recycle même ses attaques. Je ne suis digne que du rebut, que du mépris, que du recul jusqu’à ses ruines. 

Les 10 et 15 juin 2015. C.B.

mais je m’aime bi

Je me courrais pas après dans la rue, mais je m’aime bien. Je m’apprécie pour tout vous dire. Et vous ? Avez-vous une quelconque attirance de vous qui vous fait désirer l’amour de soi ? Je puis vous organiser une petite rencontre à deux sur les ruines de vos illusions. Vous serez pas déçu. Ca s’impose de se regarder ailleurs qu’au fond d’une glace et de s’y voir à nous plaire.

Le 5 juin 2017. C.B.

À bout de vue

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J’aperçois la mer calme, sans moustache

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Il y a de ces fois où le monde se résume en une terrasse, même pas en ruine, avec des rangées de balustres d’entre lesquelles j’aperçois la mer calme bordée au loin de côtes qui se terminent à bout de vue. De là, je songe, accoudé, un verre de rouge en pogne et une pipe au bec parmi les autres de la soirée. Regardez-nous bien nous tous, du large, si vous le pouvez, car je suis le seul qu’on ne voit pas au sein du nombre.

Le 30 mai 2017. C.B

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On dirait que les autres ne t’inspirent pas

Moi seul, avec moustache

On ne répond pas à sa muse sur un ton agacé : « – Quoi ?!….  »

Sinon, elle vous renvoie  en vos cordes…. Elle vous coupe les vivres. L’inspiration tombe mahousse au creux du vide.

« – On dirait que les autres ne t’inspirent plus…. ?  » fait-elle sur un petit ton pervers de faiseuse d’horizon. Que lui répondre ? Comment parer ? Je suis en crainte. J’ai été traité de gros sac à vin, et d’outre pleine de rouge par elle, et j’en conçois la plaie béante d’un homme seul. Elle m’abandonne. Mais pas tant que ça à vrai dire. Elle feint… Ce qu’elle veut afin de revenir, c’est le quitus à mon âme. Alors, elle me visite par un beau cauchemar où je me sens inutile, sans avenir, sans connaissance.

Elle s’en vient me consoler pour reconstruire sur la base de mes ruines.

Moralité : saucisson et pinard

Le 29 mai 2017.
C.B.

La tour

Souvent, je vais à la tour dotée d’une grille en défense de sa porte. J’y viens là par les jours où le monde est ennui. J’y passe à l’ombre des heures apaisées, comme si j’y habitais de toute mon histoire. Que ce soit une ruine d’où l’on veille la côte me la fait ressembler à la vigie des mers, la chambre secrète où les grands espaces me viennent visiter.

                                                                                                                                                                   Le 26 mai 2017.

                                                                                                                                                                            C.B.

Quel chant trouver le long des rêves qui m’entraîne à ne pas frémir entre les ombres et les absences de ceux que j’aime ? Où que je sois je pense à vous. Que le décor se modifie ne change rien à cette alliance d’avec ces songes où je vous tiens auprès de moi. Je ne crois pas vous retenir, mais il me reste des ruines de vous où se réfugie la présence de nos échanges.                                                                                                                                                                                                                                      Le 22 mai 2017.  C.B.

Ce charme sans visage

Je ne la vois que de cheveux. C’est un portrait en devenir, tout en profil, mais de ce charme sans visage, de ce retrait qui est de ruines au regard de l’approche. Une toute autre à la rue qui se dérobe. Elle en emmène de ce moment qui la suivra sans qu’elle en sache, accrochées aux ailes de l’oubli.

                                                                                                                                                                                                                                     Les 11 et 12 mai, La Rochelle

 C.B.

Frida

Une fois, sans me trouver, je me promène dans le Louvre, au département des sculptures, l’âme oubliée à ne rien activer, seul ou presque en cette heure de midi où l’affluence prend un peu de repos. Je m’assieds à songer  sans me soucier du reste…. Quand, quand oui, j’entends bien une voix qui parle comme à mon oreille.

« -Tu m’entends, dis, tu m’entends ? « 

Je me retourne, et après examen de la situasse, je me rends compte que c’est une statue de  gladiateur qui remue les lèvres. Vous pensez quelle frousse du diable m’envahit toute la structure !

« -Calme-toi mon camarade. J’ai une mission pour toi. En fait, j’attendais ta venue depuis un bail. « 

Quezaco ?

Frida

« -Tu connais Frida ?

-Frida…. ?…. Oui. Je la remets. C’est votre sorte de soeur….

-C’est ça… J’ai un message à son adresse. Tu veux bien être mon émissaire ?

-Je vous écoute…. fais-je, l’envie en moi de me  casser au plus vite, et d’échapper à ce manège de fou, grandeur nature. Car la statue est à ma taille, le muscle noueux, et l’énergie à fleur de marbre de tous ces siècles écoulés.

« -Mon cher ami, je te demande simplement de rapporter à Frida de me venir voir. C’est de l’ordre du possible. Il y a une place prête pour elle, et soit le personnel, soit la direction, personne n’y verra que du feu. Quand ils s’apercevront de sa présence, elle sera installée par sa seule force. Impossible de l’y déranger. Tu me crois ?

-Oui…

-J’espère tout de ton ambassade…. « 

Je remets ma gapette sur mon chef et je m’en vais me ressourcer sur la base d’un bon verre de pinard. Je vous assure préférer amplement cheminer sur des ruines. Mais de la pierre sculptée, mais de la pierre taillée…

 Une fois revenu en Anjou, j’hésite un tantinet sur la démarche à suivre. Et puis, un soir, invité là où réside Frida, quelque sentiment me lance. J’ai l’intérêt qui monte, et j’attends la nuit pleine pour revenir. Monté sur ma bécane, je me rends à nouveau sur place. Je rentre au jardin où se tient Frida. J’avance sans bruit, presque en l’absence de toute essence, le pas posé comme sur les traces de mon fantôme.

« -Pas tant de précautions; je suis là s’exprime Frida. Je ne dors pas.

-Je viens te voir parce que tu es aimée.

-Moi aimée ? Tu plaisantes, je suppose. Je n’ai que l’esprit et la patte de l’artiste pour me révéler.

-Tu es aimée. Je le sais !

-Par qui ?!

-Un gladiateur.

-Comment s’appelle-t-il ?

-Glaodio. Glaodio de Tyrène.

-Tu me mens pas ? qu’elle fait du fond d’une petite grotte de fraîcheur où elle loge entre la haie et la pelouse. Tu me garantis qu’il s’agit pas d’une entourloupe de ton cru ?

-Glaodio deTyrène. Je te dis ! »

Et elle prononce le nom comme je me retire.

       Après ce, je me demande s’il faudra pas retourner au Louvre, voir sur place… Mais j’ai pas besoin. Je rentre chez moi où je me couche, lorsque soudain, le caberlot à l’ailleurs, je vise au beau milieu de mes papiers, deux sculptures pas plus hautes que ma main, et serrées l’une contre l’autre : Frida et Glaodio.

Il semble rire d’un bel ensemble où je me mire, en l’atelier de leur rencontre.

                                                                                                                                                                                  Le 10 mai 2017.

                                                                                                                                                                                           C.B.

Rajout à une œuvre

Depuis un tableau accroché au mur, je pars en voyage de par la maison. J’en suis son fantôme. Je sors de mon somme pour exprimer cette scène au bord de la mer dominée de ruines. Je m’échappe du thème. Je restitue l’ailleurs. Il me va de me sortir du rien comme un rajout à une œuvre. Je suis fantôme de la création, un peu en sorte l’âme de l’artiste en son absence.

           Le 1er mai 2017.

                  C.B.

Je ne t’ai jamais aimée mais je sais où tu te trouves, n’importe où au large de mon horizon. Je te sais au cœur de tes ruines où tu te tiens forte à l’ennui. Qu’est-ce que ça change que tu n’y m’aimes pas ? Je te sais mienne de par l’oubli qui nourrit ton âme. Je vais marcher la nuit seul en forêt à la santé de nos amours. Je hante ainsi notre néant.

Le 27 avril 2017.

C.B.