Le statut de première muse

L’on s’interroge sur cet aspect de notre couple. Mais première muse, c’est comme une miss monde; celle de mon monde. quoi qu’elle ne soit pas souvent là quand j’ai besoin d’elle, et de sa mélodie chantée à mon écoutille. Elle se dérobe de la situasse. Elle n’ajoute pas toujours sa note si je suis hors de sa portée. En résumé, il arrive que ma muse s’exprime en solo, qu’elle garde pour elle en proprio, et que la chique elle me la coupe. Aussi, faut-il un statut; celui de première muse à mon endroit. Ce, afin de préserver mes droits.

Ça, c’est une autre musique qu’elle me délivre aux feuilles. Car elle brouille les ondes. Elle fausse la manivelle à ma boutique en se dérobant. Les jours de ma création sont en danger si elle se refuse à moi. Il me faut lui charmer son âme; qu’ elle me la tourne en exclusive. Je l’avertis : « -Je dois te retrouver…

-Sans blague !

-Oh ! Pas tant qu’ ça… Je souhaite que tu me lègues pour partie l’accès au caberlot de tes âmes. Je sais que tu en as plusieurs.

-Tu sais mieux que moi sans doute… ?

-Tu peux m’ouvrir des portes auxquelles j’ai pas accès. Les portes sombres de l’oubli de ceux qui me hantent. Je sais  que tu peux m’y accorder au cœur des ruines un coin de reconstruction. « 

Le 3 septembre 2017. C.B.

Comment j’ai rencontré ma muse

  Tout comme moi elle aime les ruines, de celles où l’esprit s’imagine une suite. Mais à l’origine, j’ignore que la muse me charme d’un amour futur pour les pierres anciennes. Je ne sais pas encore qu’elle cherche après un joueur de rimes capable de lui enchanter des duos. Elle ignore elle-même par où s’amener ma muse. Et ce long itinéraire va durer des années et des années entre elle et moi. Ma muse ne m’attend pas, ma muse ne m’espère pas. Elle me rejoint là où je travaille à ne pas me perdre. J’exploite son histoire et tout ce qu’elle peut  tirer de la mienne. Car en mes pauvres aventures, c’est elle que j’approche pour en extraire du potable. Elle creuse à plein l’insondable du caberlot. Elle l’envahit de son histoire comme d’une nouvelle vie à moi qui se fait prose, et elle s’y loge entre les mots ainsi que l’ombre de mes phrases. 

Ma muse ne m’attend pas, ma muse ne m’espère pas

Juillet 2017 C.B.

 

Un homme à muses

Il existe des hommes à femmes. Mais moi je suis un homme à muses. Je les connais mieux que les autres. Enfin, je pense… Je les rencontre sans me forcer à leur rencard. Les muses, ces demoiselles, me viennent visiter au charme de leur concurrence. Et elles mélangent les influences pour tout brouiller. Mais je sais qui leur monte le bobéchon en manière de sape. C’est elle. La mienne de muse. Elle mène la danse à ses compagnes. Elle les drive en soulèvement de leur syndicat. Elle leur souffle de me booster. Elle a de cette complicité rieuse avec elles où elle mine le fond de nos accords de ne rien révéler de la noirceur de nos phantasmes. Je crains qu’elle ne déborde en farce grasse au sein du groupe de ses consœurs. Ma muse à moi est solitaire. Elle est pas de celles  qui s’affolent. Elle sait qu’au sein des autres de muses je préfère sa société en renouveleuse de ses charmes. Elle est l’ensemble à elle toute seule. Sans oublier de capter ce qui fait celui de ses frangines. Mais voilà, elle se pare de toutes, la jeune incomplète qui se réserve à pas d’âge. Elle me poursuit de sa jeunesse,et moi comme si j’en demandais mon dû, je la recrée en conséquence. Je dégage des ruines son passé, par là où je puis me dépasser. 

Elle mène la danse

Le 1er juillet 2017. C.B.

Cette Dernière

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le charme d’une union

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Entre toutes mes influences, je possède une statuette qui représente ma muse sous une forme réduite de la vraie. Cette dernière ignore le prodige qui fait que je dispose à volonté de son inspiration. Aussi, je puis dire « nous » en matière de communion.
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 Nous, car je ne la quitte  pas d’un iota, quoi qu’en courroux elle me traite de planqué :

Oui, parfait’ment ! Tu es un planqué. Un gros planqué qui se dérobe à ses obligations. Jamais tu m’aides, de crainte de t’user. Je sais pas à quoi tu sers ?! Faut t’embaucher là où on chôme pas, mon pauvre ami !

À tirer d’elle tout mon besoin d’expression, et ce je ne sais quoi qui construit sur les rimes le charme d’une union, je vais pas me fâcher contre elle. En lâche bien senti, œcuménique à souhait autant qu’un Macronien, je recycle même ses attaques. Je ne suis digne que du rebut, que du mépris, que du recul jusqu’à ses ruines. 

Les 10 et 15 juin 2015. C.B.

Ce charme sans visage

Je ne la vois que de cheveux. C’est un portrait en devenir, tout en profil, mais de ce charme sans visage, de ce retrait qui est de ruines au regard de l’approche. Une toute autre à la rue qui se dérobe. Elle en emmène de ce moment qui la suivra sans qu’elle en sache, accrochées aux ailes de l’oubli.

                                                                                                                                                                                                                                     Les 11 et 12 mai, La Rochelle

 C.B.

L’école du détachement

À toi.

Moi, au cours de toute ma vie je n’ai connu qu’un enseignement qui procure l’équilibre et une sorte de foi en rien. Pas une croyance, mais une puissance de renoncement, sans chasser le vif de l’instant.  Cela s’appelle  » l’école du détachement « . Je suis allé en bon élève très appliqué suivre ses leçons qui m’ont mené au bord des ruines combattre l’ennui et me forger une embellie mille fois répétée en la contemplation. Je contemple à l’envie les ruines qui se présentent à ma vision. Je sais leur charme à tous ces restes. Je sais l’ailleurs où ils ne sont pas. Je me prolonge en des absences au monde.

Le 28 janvier 2017.

C.B.

La liesse aux fées

     christophemedaillonUne première fois j’y vais en bécane me promener par là. Sans idée préconçue autre que d’aimer les bois qui m’inspirent à la fois peur et attirance. C’est déjà toute une histoire de se trouver seul parmi les arbres et les plantes qui caressent à leur pied le sol. C’est toute une découverte sans fin. Mais je ne pourrais voir l’ensemble, trop étendu, et moi ça m’ouvre tellement l’esprit que je devrais y retourner. D’abord, je m’absente, je retourne chez moi, et deux jours plus tard je me repointe au même endroit pour me garer. Que me raconte cette nouvelle visite ? J’ai envie de faire le tour du proprio… La nature modifie si vite sa parure qu’il me semble être en un pays nouveau, où je puis aller, l’âme au devant. Je marche parmi les feuilles mouillées des pluies récentes. Mes yeux fouillent la forêt tout en long et peu large en comparaison, avec ce plaisir de la révéler par le simple plaisir d’y être.

     En cette heure abandonnée, il n’y pas le moindre péquin en vue pour troubler mon aventure solitaire. J’ai bien entendu des voix, venues du fond des allées, mais pas de mon côté. J’évolue seule. Je me dis que ça me va fort bien. Ma solitude est mon alliée comme si le poste j’occupais de l’épouser par toutes ses formes.  Qu’y-a-t-il de plus complet que la solitude ? Elle vous remet le monde entre vos mains. Elle vous le confie, abandonné à votre seule guise. Il n’y a pas de chemin imposé où le pas se pose, et par là où je vais il me semble que je n’ai d’autre souci que de gouverner l’ailleurs. Je marche pas par un sentier. Je suis au gré de mon envie à travers bois. Je roule de tout mon être, comme en vadrouille au sein de l’espace. Le feuillage me caresse encore par place à son contact, comme si la forêt me confiait à l’oreille : « -Tout le plaisir est pour moi, vous savez… « 

C’est à l’occasion de cette sorte d’échange que je vois des pierres au sol, mais pas de simples roches poussées là comme les dents apparentes de la terre, non des blocs taillés, mais disséminés le long de ma visite désormais. Il n’y en a que quelques unes, mais elles forment un chapelet à distance régulière. Sur quoi débouche ce râtelier des bois ? Je n’en sais rien, et peu à peu cet éboulis de pierres semées cède la place à un chaos minéral,  plus loin. Je suis certes surpris de cette présence en forêt mais je décide de pousser mon avantage parmi les arbres. Et alors là, moi qui me croyais seul, je m’aperçois que tout plein de chats occupent les parages. Ils sont de toutes les sortes, mâles et femelles, habitants des pierres comme de leur royaume. Je caresse ce peuple d’un regard en visite. Tout ce déballage de pierres en forêt leur sied au poil, tellement qu’ils en ont le secret, dérobé à la vue. J’en vois, certains des greffiers disparaître par je ne sais où, au moyen de ce qui me paraît être une fuite ni plus ni moins de la circulation. J’approche. En réalité, ils entrent sous terre par une fente ouverte comme pratiqué à leur intention.

« -Que voulez-vous spécialement monsieur ? Je puis vous aider, si vous y tenez… « 

Je sursaute à cette présence soudaine, je me retourne et je vise une femme, campée là, le poing au côté, qui me toise avec l’air décidé d’une nature dont la paix est troublée. La créature sourit maintenant, comme les yeux habillés du charme échappé de son âme. Quel étrange rencard devant lequel je reste coït. Quoi lui dire ? Je ne sais que formuler de phrases.  Ca ne vient pas. Je lui cause pas par mutisme, non, mais parce que je crois que l’essentiel est ailleurs; à partir de l’écoute que j’ai d’elle. Le chant de son grelot conduit mes songes. Je la regarde avec le chien qu’elle a de sa tournure; un galbe du râble que c’en est une invite.

« -Je ne suis pas seule vous savez… « 

 Je m’attends à ce qu’elle sorte de sa compagnie un cavalier attaché à ses services. Mais c’est une autre société dont elle me vante la présence.

« -Je ne suis pas seule vous savez… Elle me dit ça tout aussi à l’aise que si elle me montrait ses nèfles. Désirez-vous un de réconfort face à ce monde contemporain qui vous englobe ? J’ai des ouvertures pour un repos de l’âme avec des créatures de ma nature. Est-ce que ça vous dit de tenter l’aventure proposée ?

-Mais où ?

-Suivez-moi. Seulement, auparavant, je vous demande de vous engager à demeurer discret quand à votre expérience… « 

 L’offre me paraît alléchante et je réponds : « -Je suis votre homme…

-En ce cas, prouvez-le ! « 

Les échos de la suite ne sont pas disponibles, mais les ruines conservent leur version de ce qui fut une nouba des sens.

                                                                                                                                                                                                                             Le 01 mars 2016.

                                                                                                                                                                                                                                         C.B.

Sans titre

Les ruines ne plaisent qu’à ceux qui voient en le temps le charme des années… De celles qui forgent une âme sans se soucier de l’âge. Ma pensée est une dame qui se ride au sourire et caresse en son sein un voyage à l’ailleurs. Elle consulte les siècles et se pose en guide pour aiguiller mes connaissances de ce qui fut.

                                                                                                                                             Décembre 2015.

                                                                                                                                                         C.B.

La reine des nèfles

       Pendant des mois, au début de l’installation à Beaucaire de mes parents, je me suis fait chier les mercredis et les ouiquendes, quelque chose de balèze !  Jusqu’à ce que je fasse une découverte par un hasard des plus propices. Je me souviens avec précision de la situasse d’alors… J’ai d’abord observé une chose de la part d’une voisine, à cinq maisons de nous. J’ai remarqué qu’en de certains moments elle s’habillait avec goût, voire carrément classe, pour ce coin de cambrousse… Je dis pas que les nouveaux pécores que nous sommes se vêtent en bouseux, mais elle détonnait. Ma question fut, même à cet âge, et relayée sans doute par mon histoire déjà bien embarquée vers l’insolite : « -Mais qu’est-ce qu’elle nous fait ? ! « 

        D’ordinaire, je la voyais pas aux heures endormies de la sieste où moi-même je me trouvais seul. Seulement, la seconde fois qu’elle s’amena et que je la remarquais; ayant foiré la première par manque d’audace; je lui emboîtais le pas discréto. Je me montrais pas davantage que ces bêtes des bois qu’on croit pas là quand on y marche. Je tenais enfin une piste originale et je n’avais de mires que pour son fion. Je jugeais qu’il miachait comme un qui parle du mouvement. J’opérais par petites avancées furtives à la suite de ses charmes. Ils me dopaient l’envie de lui bouffer ses formes avantageuses. Mes phantasmes me suffisaient plus pour me nourrir; j’avais besoin de pratique. Le monde s’ouvrait à moi et je me trouvais sur le bord des occases. Je vais pas nier que la situasse était emprunte d’émotion, mais je me représentais déjà toutes les merveilles de ce châssis de vraie femme surprise par moi. Me menait, le désir de connaître le pourquoi elle se dérobait à la vie du village en de certaines séquences. Elle entretenait peut-être un secret pour emprunter les chemins de traverse. Au vrai, elle me semblait aussi nouvelle que moi en ce cadre champêtre… Les champs où folâtrait le sentier se changèrent en bois à notre approche. C’est de là que ça me prit de m’inquiéter à ce stade du parcours. Etaient-ce les arbres qui me conduisaient à des suppositions ? Je la vis sucer le membre d’un autre, un adulte, plus à sa taille. Je fus vite en débandade. Je m’attendais à ce qu’elle le retrouve et à la perdre comme il se devait. Mais non, elle était plus libre que ça que de retrouver un homme. Elle s’en allait rejoindre son endroit à elle, le séjour de ses espoirs. Et elle ondula de la croupe à cet effet. Je la suivais encore un peu, aux anges. Et là, nous arrivâmes, tellement j’étais pas loin d’elle, en un lieu dont jusque-là je ne concevais pas l’existence. Ca consistait en une ruine de porte avec tout l’encadrement de pierre autour, ouverte, comme si elle invitait à l’entrée. Elle se trouvait là chez elle avec au visage un sourire qui redessinait la situasse sous le jour d’une promesse, et moi j’en aurais mangé volontiers de ces joues caressées de grâce. J’anticipais sur son désir. Parce qu’elle nourrissait un plan en ce sens. Je le bitais assez vite. Depuis les ruines qui s’étendent en pierres éparses elle observait l’horizon qui s’offrait à elle.

          Jusque-là elle avait pas causé, mais elle lâcha, comme inspirée : « -Allez-y de vous promener. Moi, j’imagine… « 

Elle s’adressait en pensée à des couples qui passaient par là, rarement des hommes seuls, et jamais des femmes. Elle restait pas que contemplative; elle se déculotta, sa jolie paire de miches à découvert, du genre de celles qui vous narrent l’une de ces messes du charme à elles toutes seules sur la version des vrais émois. Ca me refourgua le gigourdin en liesse. Ce que j’ai bien capté en sus c’est qu’elle se triturait le bouton d’amour. Elle s’en donnait sans se lasser, du plaisir. ça dura un bail, car il s’agissait d’un lieu de promenade prisé pour son aspect unique de chaos naturel préservé en milieu sylvestre. Elle se retira des ruines et à sa suite je rentrai. Mais elle multiplia par la suite les retours au bercail, et moi itou. Je devenais une compagnie à ses frasques sexuelles. Un supplément de l’ombre à ses activités. Je deviens en effet son espèce de double à la belle au cul de rêve. Je la lâche pas, même si je la vois qu’à nos rencards communs connus que de moi. Je lui sers de couverture. Je veille. J’exerce un rôle en amont des risques. Car elle en prend. Mesurés certes, mais à force de venir là dans les ruines, son petit manège peut se voir… ou se sentir. Tant sur les hommes elle exerce de pouvoir. Sur leurs girelles aussi. Elle capte les ondes du plaisir. Mais elle excite, et ce en tous les sens… Ma jolie a beau être des plus discrètes, ça conduit jusqu’à elle ses manipes à distance.

        Le jour qui nous occupe, y’a plusieurs couples sur le terrain. Ils banquettent en quelque sorte, à l’heure espagnole. Et elle, ma dame, les nèfles à l’air, elle mastique d’elles. Je sais pas ce qui se passe.  Quel avertissement ça produit; elle lâche une flouze ! Est-ce que c’est le nuage, le bruit, un souffle d’influence ? Y’a une des donzelles occupées à bâfrer qui lève la goule… et qui la voit ma douce. Pas moi, je crois. Là, elle est repérée; faut que je m’active. Tant pis pour la discrétion. Je dois la sauver…. Je me manifeste. Je lui tends sa culotte.

« -Venez vite avec moi ! Venez vite !

-Que… d’où ?

-Là là, les autres…. ! Venez vite… !

-Qui vous êtes d’abord ? !

-Pas le temps. ils rappliquent…. ! « 

Et comme un ange venu en trombe la secourir, je fus de son salut. Je sus jamais si la bande des autres nous avaient coursé, mais une fois parvenus dans la cour de chez mes parents  on se roula une pelle d’importance, charmoyés d’émotion.

« -Je me croyais seule, je me croyais seule….  » répétait-elle.

Oui, mais pour moi uniquement.

                                                                                                     Le 9 mars 2015.

                                                                                                                 C.B.